L’association Sleep-in
L’association Sleep-in a pour but de défendre les droits des personnes sans domicile.
Elle offre à toute personne qui manque provisoirement d’un logement, un lieu pour y passer la nuit. Ouvert de 20h30 à 9h, tous les jours de l’année, nous avons 26 places par soir. Un étage est uniquement réservé à l’accueil des femmes.
Tout le monde est bienvenu, notre accueil se veut sans conditions d’accès, bienveillant et humain.
Il est possible de réserver une place à l’avance via le Bureau des Réservations du Service Social de Lausanne (lien).
L’association est composée de 15 travailleuses sociales et travailleurs sociaux.
Historique
L’idée de créer un Sleep-in remonte au début des années 90. A la base du projet, un groupe de gens issu du milieu alternatif et des membres de l’ALJF contacte la ville à travers le groupe « Contact Jeunesse » pour la sensibiliser à la nécessité de l’ouverture d’une structure sur le modèle du S.I. de Bienne (qui existait déjà depuis 10 ans). Les tractations durent 2 ans.
Durant l’hiver 92-93, la ville décide de faire un test de sa propre initiative et ouvre l’abri PC de la Vallée de la Jeunesse pour quelques mois. En parallèle elle donne le même mandat à l’Armée du Salut pour la création de la Marmotte. En Mars, la ville met fin à l’expérience et ferme l’abri PC. 15 personnes se retrouvent à la rue du jour au lendemain. En réponse, les futurs membres de l’association ainsi que des sympathisants lausannois squattent une maison pour offrir un toit à ces sans-abris. Trois mois plus tard, cette maison est fermée et au cours de l’été, la ville convaincue, met à disposition la maison actuelle du Sleep-in et alloue une subvention à l’association. Des travaux sont effectués puis le S.I. ouvre ses portes le 3 décembre 1993.
Etant donné le manque d’autres structures du même genre et le fait que les membres de l’équipe du S.I. doivent se former « sur le tas », la charge de travail est beaucoup plus considérable qu’elle ne l’est à l’heure actuelle. Au cours de la première année, des divergences apparaissent au sein de l’équipe, tant au niveau de l’accueil des usager-ère-s qu’au niveau du fonctionnement interne. Deux tendances se dégagent : un premier groupe prône un accueil égal pour tous et un fonctionnement non- hiérarchique, tandis que le second groupe prône un accueil sélectif et un fonctionnement pyramidal. Durant un an, une guerre interne est menée, s’intensifiant de plus en plus, pour aboutir à un Putsch et la prise de pouvoir du second groupe. Après quelques mois, le premier groupe convoque une AG extraordinaire à laquelle est présent le délégué de la ville et réussit à reprendre les rennes de l’association.
Les quelques mois qui suivent sont consacrés à une restructuration profonde, tant des statuts de l’association que des modalités d’accueil et du fonctionnement interne. A partir de ce moment, il n’y pas de gros bouleversements, l’équipe fonctionne à l’heure actuelle de la même manière (à quelques petits réajustements près) qu’à l’époque.
Financement et partenaires
Hébergement d’urgence: Une subvention pour assurer notre hébergement d’urgence est garantie par le canton de Vaud, chaque année l’équipe fait une demande d’ajustement du budget demandé auprès de la ville de Lausanne.
L’accueil de jour: l’accueil de jour, que nous proposions deux jours par semaine d’octobre 2020 à octobre 2022 était financé par la Chaîne du Bonheur. Nous avons le souhait de pouvoir à nouveau accueillir les personnes en journée, le manque de fonds afin de remettre en place l’accueil de jour ne le permet pas pour le moment.
Autres prestations: les autres prestation que nous offrons, tel que l’accompagnement au logement, le suivi administratif et social de nos bénéficiaires ou les dépannages sociaux existent uniquement grâce aux donations des particuliers.
Nous collaborons activement avec les instances publiques telles que le Service Social de Lausanne et la Direction générale de la cohésion sociale du Canton de Vaud ainsi qu’avec les acteurs actifs dans le domaine du bas-seuil comme le Réseau Romand des Hébergements d’Urgence, les partenaires du Dispositif Seuil Bas, le Point d’Eau, les membres du Réseau Santé Mentale et Précarité, UniSanté, Médecins du Monde, la Maraude, l’Armoire à couvertures et autres.
Fonctionnement et éthique
Horizontalité
Au sein de notre équipe, toutes les travailleuses sociales et les travailleurs sociaux ont le même statut. Pas de hiérarchie, pas de différence salariale, toutes les décisions se prennent en équipe. Une réunion hebdomadaire, des groupes de travail et quelques postes plus spécifiques (administration, intendance, etc.), assurent le bon fonctionnement de la structure. Chaque membre de l’équipe met à profit ses compétences où elles sont le plus nécessaires.
Approche
Notre approche se veut bienveillante, humaine et non-jugeante. Au Sleep-In tout le monde est bienvenu. Chaque personne mérite de se sentir bien accueillie et en sécurité au sein de la maison. Nous nous efforçons d’avoir un rapport le plus horizontal possible avec les personnes qui fréquentent la structure.
Engagement
Nous défendons les droits des personnes sans domicile dans la sphère publique et politique lausannoise et vaudoise. Nous cherchons à rendre visible les problématiques rencontrées par les personnes que nous accueillons. Nous dénonçons les comportements abusifs à leur encontre et offrons un soutien pour leurs démarches administratives et juridiques. Nous défendons une augmentation des lits disponibles dans le canton de Vaud, la gratuité des hébergements d’urgence, la création de lieux d’accueil de jour 7/7, la décriminalisation du camping sauvage, un accès pour tous et toutes aux prestations de santé ainsi qu’à la justice pour les personnes victimes de violences policières.