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Agent sous enquête après un dérapage au Sleep-In

Un post Facebook publié samedi a créé l'émoi et lancé l'enquête disciplinaire.

L'événement est rare. La police cantonale a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête disciplinaire contre l'un de ses gendarmes. Les événements remontent à la nuit du 21 au 22 mai dernier, aux abords du Sleep-In de Renens. Vers 2 h du matin, une patrouille a été appelée par un agent de sécurité privée afin d'évacuer des sans-abri dormant autour de l'hébergement d'urgence, chose interdite par le règlement de police. Onze personnes ont quitté lieux sans problème. C'est ensuite que les choses se sont corsées, lorsqu'un agent a sorti son spray au poivre pour asperger les affaires laissées sur place.

Les faits auraient pu rester dans l'ombre s'il n'y avait eu un post publié samedi dernier sur la page Facebook du Sleep-In. «Des securitas [sont] venus il y a 3 jours gicler du spray au poivre sur les personnes qui dormaient aux alentours de la maison. Le spray s'est également propagé dans une chambre où trois femmes dormaient.» La publication n'a pas manqué de faire réagir, mais comporte des erreurs. Benoît Tabin, membre de l'association qui gère le Sleep-In, précise: «Nous avons été alertés dans la nuit de mardi à mercredi par une femme qui toussait dans sa chambre. J'ai tout de suite compris que c'était du spray au poivre, mais nous ne savions pas quelle en était la source. C'est en discutant plus tard avec des personnes dormant dehors que nous avons compris ce qui s'est passé.» Selon lui, les sans-abri confirment qu'ils n'ont pas été eux-mêmes sprayés, contrairement à ce qu'indique le post Facebook. «N'ayant nulle part où aller, ils sont revenus dormir dans leur sac de couchage et c'est là qu'ils ont ressenti les effets du spray.»

La police cantonale indique avoir engagé une enquête spontanément après avoir pris connaissance de la publication. L'agent a reconnu les faits, mais ses motivations restent inconnues. «Il n'a pas encore été formellement entendu, mais ses raisons importent peu. La police cantonale condamne et regrette ce genre de comportement», déclare Jean-Christophe Sauterel, porte-parole de la police cantonale.

«C'est très bien que la police reconnaisse ce cas, mais il y a déjà eu d'autres violences policières autour du Sleep-In», commente quant à lui Benoît Tabin. De fait, l'association a déjà dénoncé publiquement l'existence d'abus contre les SDF qui dorment dehors dans le quartier faute de place en hébergement.