janvier 6, 2012

Organisation

Comment sommes-nous organisé-es?

Le fonctionnement associatif, non hiérarchisé, est une composante fondamentale du Sleep-In. Toute l’équipe se voit lors de la réunion hebdomadaire pour prendre connaissance des faits marquants de la semaine et pour prendre les décisions. Chacun contribue au sein de l’association à travers des tâches spécifiques comme la comptabilité, l’intendance, l’accompagnement social et les relations extérieures. Les personnes qui s’occupent de ces tâches font également des veilles. Le fait qu’il n’y ait pas de séparation entre les tâches associatives et le travail de veille est un aspect très important pour le Sleep-In.

Au Sleep-In une grande importance est accordée à un accueil de qualité. Cela se traduit par une volonté d’offrir un lieu à l’ambiance conviviale, ou les usagers puissent se ressourcer et se reposer après une journée de galère, dans la rue. Dans cette perspective, les travailleurs-euses du Sleep-In sont choisi-e-s sur la base de leur savoir-faire et savoir-être avec des populations marginales et sur leurs convictions éthiques par rapport à ce travail.

La conception du travail  au Sleep-In et de l’accompagnement social se basent sur la volonté de tendre vers le plus haut degré d’autonomie possible de l’usager-ère, non pas à reproduire une forme d’assistanat.

Cette volonté est également appliquée dans le travail de veille de tous les jours, à travers une écoute non intrusive, c’est à dire être disponibles pour les usagers, mais sans la pression due à un rôle spécifique (assistant social, psy, tuteur).

Ces aspects nous permettent de faire un travail en amont sur la gestion de la violence ou des conflits potentiels, à travers la création d’une relation de confiance avec les usagers.

Confrontés à une réalité de terrain en constante évolution et complexification, dans, l’optique de transmettre et d’améliorer nos compétences nous avons mis sur pied une formation interne ainsi qu’un système d’évaluation des nouveaux-elles travailleuses/travailleurs. Cette formation est complétée aujourd’hui par des formations continues dans plusieurs domaines auxquels nous sommes susceptibles d’être confrontés: réduction des risques liés à la consommation, la décompensation psychiatrique, le sens de l’action sociale, la gestion de l’interculturalité, la gestion de la violence. Plusieurs collaborateurs suivent également d’autres formations dans le domaine des sciences humaines, de la santé publique ou de la psychologie.

L’évolution du contexte socio-économique, l’augmentation de la précarisation et des cas de co-morbidité, le marché saturé du logement, l’hétérogénéité des trajectoires de marginalisation, ce sont des facteurs qui ont influencé de manière fondamentale l’évolution de la fréquentation du Sleep-In.

Au début une grande partie de la population était toxicomane ou «  en rupture ». Maintenant, si on peut constater une baisse de fréquentation de la part de cette population, on a vu par contre augmenter le nombre de femmes avec enfants, de personnes âgées ou de personnes qui travaillent, mais qui ne trouvent pas de logement. On constate également une augmentation des personnes prises en charge par les services sociaux qui n’ont pas d’autre alternative que de recourir à l’accueil d’urgence du Sleep-In.

Le nombre de personnes ayant des troubles psychiques ou des handicaps physiques nécessitant une lourde prise en charge a également augmenté.

Bien évidemment, le Sleep In n’est pas une petite île perdue dans l’océan de la marginalité. Le travail de réseau occupe une importance croissante au sein de l’association. Pour mener à bien cette importante tâche tout en évitant la spécialisation des tâches, le poste de relations extérieures est partagé entre plusieurs personnes qui participent à différentes réunions et qui reportent ensuite en réunion plénière l’état des discussions. Il est pour nous fondamental que chaque personne travaillant au Sleep In ait une vision aussi complète que possible de la réalité sociale dans laquelle nous sommes insérés.

Le réseau est structuré autour des plateformes suivantes: Dispositif Seuil Bas de la ville de Lausanne, structures d’accueil d’urgence de Suisse Romande, Santé mentale et précarité.

Nous pouvons ainsi affirmer que l’accueil à bas seuil effectué au Sleep-in permet à de nombreuses personnes de retrouver des conditions de vie humainement acceptables le temps d’une nuit et fournit un important apport dans la réduction des risques liés à la santé publique de populations dans des situations de précarité  ou liées aux dépendances et dans la réduction du sentiment ou des risques d’insécurité pour la population.