Association Sleep-In
     
La vie au Sleep-In avec les Covid-19
 
Coronavirus ?
On en a entendu parlé mais on ne l’a pas cru. On l’a regardé de loin en Chine, on a jeté un coup d’œil en Italie voisine et, voilà, c’était trop tard… Les états les uns après les autres ont finalement pris conscience de l’ampleur de la problématique et des tas de mesures sont venues bousculer nos vies à l’aube de ce printemps 2020.
Se laver les mains, se les désinfecter, éviter les foules, les transports publics, se re-désinfecter, rester à la maison, se confiner un maximum chez soi !
Sans maison, sans « chez soi », les personnes sans abris sont encore une fois les laisser pour compte de la situation.

Le coronavirus au Sleep-in, on ne l’a pas plus vu venir qu’ailleurs. On a imprimé les feuilles A4 de prévention de la contamination, on en a imprimé ensuite un peu plus, maintenant il y en a partout.
On a voulu des gants, des masques, du désinfectant, mais c’était trop tard, il n’y en avait plus nulle part.
Alors là, on appelle les autorités, on envoie des mails, on poste des trucs sur Facebook, on fait des réunions depuis chez nous par vidéoconférence et on s’organise.
Désormais nous sommes 3 pour le début des veilles au lieu de 2. Les gens entrent un par un avec un passage au lavabo obligatoire et surveillé. On supprime des lits pour respecter les distances de sécurité nécessaires. On arrête de prendre des personnes en urgence, on ferme la cuisine et le salon, on prend la température de tout le monde chaque soir, on délègue nos nettoyages à une entreprise professionnelle, on reste dans notre bureau et on évite le contact avec les gens. Bref, l’hébergement social prend une tournure militaire, c’est bizarre.

Avec la progression du virus la situation devient catastrophique, les personnes sans abris se font refuser un peu plus à nos portes, et elles n’ont ni gant, ni masque, ni le choix de se confiner, ni de se mettre à l’abris, ou d'aller « juste » faire des courses avec de l’argent que beaucoup n’ont pas. Comme c'est le cas pour le reste de la population, plus personne ne peut travailler. Il y a une semaine, nous demandions alors aux autorités la gratuité dans l’ensemble des structures lausannoises durant cette période de crise. Cela nous a été refusé.. jusqu'à hier soir ! Mieux vaut tard que jamais !

Certains changements sont arrivés plus vite que d'autres: la Marmotte accueille les personnes à risques avec des lits attitrés, le Répit à scindé sa structure en deux pour respecter la distance entre les lits, l’Etape et le Sleep-in ont abaissé leur capacité, la Soupe populaire distribue ses repas en plein air à la Riponne.

Pendant ce qui nous a semblé une éternité, nous avons tenté de faire remonter le besoin urgent d’ouverture de nouvelles structures, avec un lit attribué durant l’entier de la période de recommandation cantonale pour les personnes malades et toutes celles qui dorment encore dehors à cause de la réduction du nombre de places que les normes en vigueur imposent.

En effet, jusqu'à hier soir, nous étions complément démuni.e.s face à la possibilité qu’une personne soit malade. Nous espérions l’ouverture prochaine d'une structure pouvant accueillir les personnes testées positivement au Covid-19 ou en attente de résultats. Durant cette période, une personne présentant les symptômes ou étant diagnostiquée positivement se voyait refuser l’accès à la structure sans autre solution que la rue, et ce pour éviter que le système d'aide d'urgence tout entier soit mis en péril.

C'est donc avec un immense soulagement que nous avons appris hier soir qu'il devrait enfin y avoir assez de place pour tout le monde. De nouveaux lits sont mis à disposition dans l'aile Est du bâtiment administratif de la Pontaise !
Nous devons maintenant nous organiser, en pouvant compter sur la mise en place d’un relais de la protection civile afin d’ouvrir des accueils 24h/24h dans les structures en cas de confinement total.

Des gants, des masques et du désinfectant en suffisance pour les travailleurs, travailleuses et les bénéficiaires du dispositif d’hébergement d’urgence devraient nous parvenir sous peu également.

Pour l'heure, alors que la plupart de gens font des réserves de nourriture et se confinent chez eux, les personnes sans abri passent enocre l'entier de leur journée dehors (restaurants fermés, bibliothèques fermées, accueil de jour l'Espace fermé), sans aucune possibilités de respecter les mesures d'hygiène nécessaires la non-propagation du Coronavirus.

Les temps sont durs ! Pour certain.e.s plus que pour d’autres !

Pour finir, un immense merci à toutes les personnes qui témoignent de leur solidarité, nous viennent en aide, proposent des coups de mains. Merci à la Maraude et ses efforts sans relâche en rue, et sans qui nous ne pourrions pas assurer de repas le soir. Solidarité avec les personnes qui n’ont pas le choix, qui sont directement atteintes et pour qui cette maladie vient rappeler les lacunes de nos sociétés.
 
     
 

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